Bonjour à tous 👋
Une grosse newsletter aujourd’hui.
Voici ce qu’il fallait retenir du second trimestre :
Bonne lecture,
Matthieu
Annoncé le 1er juin 2021, le rapport Évaluation du Crédit d’impôt recherche de la commission nationale d’évaluation des politiques d’innovation (CNEPI) apporte son lot d’informations. Il vient compléter un précédent rapport datant de mars 2019 étudiant l’impact du CIR depuis qu’il a été profondément remanié en 2008.
Je dirais que ce rapport à tendance à mettre en avant les effets positifs du dispositif sur les TPE/PME et à nuancer son impact sur les plus grandes entreprises… qui en captent pourtant une part très significative.
138 pages d’analyses avec les annexes, dont voici les principales informations à retenir (selon moi) :
Pour ne pas qu’une société soit aidée deux fois pour la même chose, les subventions publiques ainsi que les avances remboursables perçues à raison des opérations ouvrant droit au CIR ou du CII, doivent être déduites de l’assiette des dépenses avant d’appliquer le taux de crédit d’impôt.
Les aides visées sont notamment les aides octroyées par Bpifrance, l'ANR (par exemple dans le cadre d'une convention CIFRE…), les régions, etc. Depuis la loi de finances 2008, les entreprises doivent également déduire les avances remboursables ainsi que les prêts à taux zéro. En somme, tout financement public est considéré comme une subvention au regard du dispositif CIR, y compris donc les avances remboursables, qui ont le caractère de dettes comptables. Évidement, le remboursement des avances viendra ensuite augmenter l’assiette de calcul du CIR l'année du remboursement à l'organisme financeur.
Seule la part éligible des subventions/avances remboursables finançant des opérations de R&D ou d’innovation vient en déduction de l'assiette CIR/CII.
La doctrine nous indique en effet que : « seules les subventions publiques, remboursables ou non, afférentes à des opérations ouvrant droit au crédit d'impôt doivent être déduites. Aussi, dans l'hypothèse où une entreprise recevrait une subvention afférente à un projet comportant des opérations ouvrant droit au crédit d'impôt et des opérations n'y ouvrant pas droit, seule la fraction de cette subvention afférente aux opérations ouvrant droit à crédit d'impôt devrait être déduite. Cette fraction est déterminée au prorata du montant des opérations ouvrant doit au crédit d'impôt recherche.»
Exemple. Une subvention/AR finance des dépenses de personnel de R&D ainsi qu’une étude de marché à hauteur respectivement de 100 000 € et 15 000 €. Eu égard au fait que l'entreprise inclut dans son assiette éligible CIR uniquement les dépenses de personnel R&D, elle ne déduira de ses dépenses que 100 000 €.
Les subventions/avances remboursables ne sont pas déduites de l'assiette du CIR l'année de leur encaissement, mais lors de l'année ou des années au cours de laquelle ou desquelles les dépenses éligibles sont exposées.
Exemple. Une entreprise reçoit en décembre 2020 une subvention de 75 000 € au titre d'un projet de recherche dont les dépenses engagées sont de 50 000 € en 2020 et de 100 000 € en 2021 :
En général, la subvention accordée tourne autour de 50% du budget présenté par la société au démarrage du projet.
Donc si vous obtenez 100 000 € pour financer un budget pour lequel vous engagez 210 000 € de dépenses, il vous restera 110 000 € d’assiette de dépenses éligibles à votre crédit d’impôt. La part financée par l’état de ce projet sera donc bien supérieure aux 50% accordés par la subvention. En effet :
Un bon petit complément :)
Le principe est de réintégrer ce remboursement comme s’il s’agissait d’une dépense éligible.
Cette fois-ci, les remboursements viendront s’ajouter à vos dépenses de l’année du remboursement, à hauteur de la part éligible retenue initialement.
Exemple. Dans un cas cité plus haut, 100 000 € étaient retenus pour la calcul de la déduction d’une aide totale de 115 000 € (15 000 € du financement d’une étude de marché étaient retirés du calcul, soit un pourcentage éligible de l’avance remboursable de 87%). En 2023, la société rembourse 5 750 € chaque trimestre et pourra en reporter 87% dans son assiette des dépenses 2023 en plus des dépenses de R&D/innovation réalisées durant cette année là.
Le baromètre EY de l’Attractivité de la France en témoigne : avec 985 projets d’investissements étrangers, elle coiffe au poteau le Royaume-Uni (975) et distance l’Allemagne (930). C’était pourtant loin d’être gagné, la crise ayant plus fortement touché l’Hexagone que ses deux voisins.
Le plan de relance mis sur pied par le gouvernement est le premier levier qui a permis de conserver cette première place. Il est perçu par 44% des dirigeants comme « plus efficace que celui des pays concurrents ».
« La France a le potentiel pour consolider son attractivité, se réinventer et maintenir un leadership important en tirant parti des profondes transformations à venir, à condition de savoir prévenir d’éventuelles secousses sociales et économiques. » Tout comme les dirigeants tricolores : 58% d’entre eux estiment que la France peut devenir un leader mondial en matière d’écologie d’ici cinq ans.
S’appuyant sur un rapport rendu en juillet 2019 par Philippe Tibi, un scientifique (Atos) passé à la finance (UBS), Emmanuel Macron avait annoncé avoir obtenu l’engagement d’un apport de 5 milliards d’euros de la part des investisseurs institutionnels pour financer les jeunes pousses ou abonder des fonds spécialisés dans la technologie. A mi-parcours, les objectifs sont plus qu’en bonne voie d’être remplis. Du côté des institutionnels, près de trois quarts des engagements (3,5 milliards d’euros) ont déjà été honorés.
Pour accroître l’ampleur de l’investissement dans les pépites françaises, de nouveaux intervenants ont été sollicités, à savoir dix banques d’investissement internationales, dont Barclays, JPMorgan, Bank of America, Morgan Stanley… Un choix qui peut étonner, alors que l’objectif de l’exécutif était justement d’éviter que les plus beaux joyaux de l’Hexagone ne passent systématiquement sous pavillon étranger dès lors qu’ils ont fait leurs preuves. Philippe Tibi ne voit pas les choses sous cet angle. Qu’un fonds tel que celui du japonais SoftBank mène le tour de table de 500 millions de dollars du français Contentsquare ne lui pose pas de problème, même s’il souhaite que les fonds français conservent une masse critique dans les start-up françaises.
Interview de Philippe Aghion, l'un des économistes français les plus cités dans le monde :
J’ai été totalement pris à l’écoute de Cinq sur cinq, témoignage de la série TRANSFERT, le podcast de Slate.fr.
Le résumé est le suivant : S'expatrier, c'est accepter de changer de vie, de découvrir et s'approprier une nouvelle culture et une nouvelle langue, et courir le risque d'une incompréhension permanente.
Je vous le recommande !
Merci pour votre lecture, on se retrouve le 22 septembre pour la newsletter d’automne !