Bonjour à tous. Au menu du jour, je vous ferai un résumé des débats parlementaires sur le Crédit Impôt Innovation. Et vous verrez, c’est une histoire à rebondissements.
Je vous l’avais annoncé dans une newsletter spéciale, le projet de loi de finance pour 2020 proposé par le gouvernement prévoyait la suppression du Crédit Impôt Innovation fin 2022 si son évaluation à l’issue de cette période de trois ans n’en validait pas l’utilité.
Spoiler alert. Pour lire ce qui va suivre, il faut aimer le ping-pong et s'armer de patience car il y a un coup de théâtre…
Le projet a suivi le processus de débat démocratique entre l'assemblée nationale et le sénat.
Pour mémoire, la partie du projet qui nous concerne est l'article 7, qui propose de modifier l'article 244 quater b de la loi à son alinéa (k).
Ce qu'ont donnés les débats :
Bref, la fin du CII pour 2022, ça commence à devenir réel…
Mais souvenez-vous, ce que je vous indiquais dans la précédente newsletter :
Le statut de Jeune Entreprise Innovante a été créé initialement pour une durée limitée de 10 ans à partir du 1er janvier 2004 et jusqu'au 31 décembre 2013. Il a ensuite été prolongé une première fois jusqu'au 31 décembre 2016. L'efficacité de ce statut ayant été reconnue, le statut a été prolongé une seconde fois jusqu'au 31 décembre 2019.
Spoiler alert #2. Un coup d'épée dans l’eau…
Parallèlement au débat parlementaire, l’Insee a sorti un rapport intitulé Évaluation du crédit d’impôt innovation : dynamique des bénéficiaires depuis son introduction.
Vous pouvez le trouver ici.
On s'est tous dit que ça allait enfin résoudre tous nos ennuis, mais tout n'est pas si simple.
Car ce rapport, hyper détaillé (mais alors vraiment...), ne nous donne malheureusement pas de réponse claire.
Il fait pourtant état d’apports plutôt positifs de la mesure :
Mais.
Car, forcément, ça ne pouvait pas s’arrêter là.
Le rapport finit par avouer que :
« Pour que la méthode utilisée permette d’interpréter les différences entre groupe bénéficiaire et non bénéficiaire comme des liens de causalité, certaines hypothèses doivent être vérifiées. Bien que l’on compare des PME ayant des caractéristiques observées similaires avant la mise en place du dispositif, des différences non observées (connaissance du dispositif, dépenses d’innovation avant la mise en place du CII, encadrement de l’entreprise, etc.) peuvent demeurer entre PME bénéficiaires et PME non bénéficiaires »
Bref, pas de réponse simple et sûrement une poursuite de ces travaux à l’avenir dans le but d’y voir un peu plus clair.
D’où le maintien du délai du CII jusqu’à fin 2022 ? Ça me paraît être une explication plausible…
Optimiste inoxydable oblige, je continue donc de penser que rien ne s’oppose encore au maintien du CII après 2022, le rapport esquisse tout de même un beau faisceau d’indices positifs.